IIIA. Le respect de l'embryon dépend de ce qu'il est.

(N'être focalisé que sur l'embryon)

Error communis facit jus (L'Erreur communément partagée fait le Droit).

"Actuellement, dans le cas de l'embryon, un Droit n'est à respecter que si l’embryon est un Homme !"

La reconnaissance juridique du seul Homme qui existe appliquée au cas de l’embryon aboutit à la question: « l'embryon est-il quelqu'un ? » (1/). A cette question, le Droit a donné une réponse négative, sur la base de laquelle la destruction de l'embryon a été légalisée (2/). Cependant, en tuant un embryon, on prive un Homme - celui ou celle que l'embryon est destiné à être - d'être là demain. Actuellement, le Droit ne manque pas seulement de protéger l'Homme à venir, il manque aussi de le respecter (3/) :

1. La Compréhension actuelle de l'Homme à protéger aboutit à la question : « l’embryon est-il un Homme ? »

"Tous dans l’Erreur, on a tous toujours statué sur l’embryon en se posant la mauvaise question"

Actuellement, notre Compréhension de l'Homme à protéger étant limitée à l’Homme qui existe, il est nécessaire qu’un Homme existe pour être en présence d’un Homme à protéger.

Dans le cas de l'embryon, afin de savoir si on est en présence d'un Homme à protéger (et donc à respecter), on se demande alors si un Homme existe, c’est-à-dire si l’embryon qui existe est un Homme ?

Telle est la question à laquelle mène cette Compréhension erronée de l’Homme à protéger. Cette Compréhension étant partagée par chacun, cette question est celle que nous nous posons tous lorsqu'il s'agit de statuer sur le sujet de l'embryon.

« Seul l'Homme qui existe à l'instant présent est reconnu juridiquement
>
Question : l'embryon qui existe à l'instant présent est-il un Homme ? »

Le monde est divisé entre d'un côté les partisans du droit à l'avortement et de l'autre, ses opposants. Les premiers sont favorables à la destruction de l’embryon, les autres plaident sa préservation. Ces deux camps s'opposent souvent avec virulence, mais d’un côté comme de l’autre, c’est en répondant à cette question qu'ils justifient leur position.

Cette question provient
cependant d’une Compréhension erronée de l’Homme à protéger. Il est donc, par conséquent, erroné de se poser cette question pour savoir si, dans un cas donné, un Homme est à protéger.

Quelle valeur peut avoir la réponse donnée à une donnée viciée ? Aucune. Aussi, quelles que soient les réponses données actuellement, par les partisans ou par les opposants aux lois sur l'avortement, elles ne valent donc rien.

Aujourd’hui,
chacun de nous, le monde dans son entier, découvre n’avoir jamais su s’exprimer sur le sujet de l’embryon.

"Actuellement, on s'oppose sur la réponse, mais à quoi bon la réponse puisque la question n'est pas la bonne !"

2. La réponse du Droit français à la question de savoir si l'embryon est quelqu'un.

a. Le Droit ne voit pas dans l’embryon un Homme et offre le droit de le tuer.

~   Ne pas voir dans l'embryon un Homme.

« L'embryon est-il un Homme ? », quelle est la réponse du Droit à cette question ? Il est d’abord à relever que le législateur français s’est abstenu de définir ce qu’est l’embryon. Certaines lois de la République concernant au premier chef l'embryon, une telle attitude se présente comme fortement regrettable.

Les lois prises laissent cependant pleinement percevoir la position du législateur. Celui-ci s’est aligné sur la qualification retenue par le Conseil Consultatif National d’Ethique (institut de réflexion sur les sujets de bioéthiques) qui a qualifié l’embryon de : « personne humaine potentielle (avis du 24 Mai 1984) » . Cette qualification est très évocatrice. En effet, dire d'une entité qu'elle a le potentiel d'être, c'est dire a contrario qu'elle n'est pas. « L’embryon est-il un Homme ? », telle est la question, et à cette question, le Droit français répond donc : « Non ! ».


~   Se reconnaître le droit de disposer de l'embryon.

L'arrivée d'un enfant impacte fortement la vie d'une personne, de nombreuses concessions sont à faire. Le choix des humains fut alors de demeurer libres de décider quand devenir parents. Ils n'ont pas voulu qu'un imprévu ou une négligence leur impose d'avoir un enfant. Dans les années 70s, l'augmentation du nombre de grossesses non désirées poussa la société à revendiquer avec toujours plus de vigueur le droit à l'avortement, c'est-à-dire un droit de disposer de l’embryon, un droit de tuer l'embryon qui grandit dans le sein de la femme enceinte.

La question de la légitimité d'un tel droit inévitablement se posait. Ai-je le Droit de me reconnaître ce droit ? Mais, puisqu'il n’est possible de nuire qu'au seul Homme qui existe et puisqu'il ne fut pas considéré, dans le cas de l'embryon, qu'un Homme existe, il fut alors considéré que ce droit ne nuisait à personne. L'atteinte portée à autrui, l'élément s'opposant à la reconnaissance d'un « droit », ne se trouvant pas caractérisée, la reconnaissance de ce « droit » se trouvait alors justifiée. Les lois légalisant l'avortement (en France, loi ivg de 1975), ainsi que les lois autorisant la recherche sur l'embryon (en France, lois de bioéthiques de 2004, de 2011, de 2013) sont les dispositions juridiques majeures prises ces dernières années offrant un droit de tuer l'embryon.

Synthèse : Car les yeux de l’intelligence ne regardent pas l’Homme à venir et car les yeux physiques ne voient pas dans l'embryon un Homme, la communauté humaine a considéré qu'il n'y avait pas d'Homme - et donc de Droit - à respecter dans le cas d'un embryon et qu'elle pouvait donc en disposer.


Ps : Voir, sur le même thème : Page Nouvelle Compréhension de la personne juridique. 3/. a/ Actuellement, la personne humaine potentielle.

- Schéma : Ne prêter attention qu'à l'embryon :

Notre regard n'est tourné que sur l'instant présent. Or, à l'instant présent, il n'y a qu'un embryon.

-

b. Le Droit actuellement offre le droit de priver l’Homme à venir d’être.

"En autorisant la destruction de l'embryon, la loi offrit à tout citoyen le droit de disposer de l'Homme qu'elle manquait de protéger"

L’Homme doit être là demain, et l’Homme qui doit être là demain, c'est l'Homme à venir. Mais, afin d'être, il doit d'abord être protégé. Il doit être protégé par ce corpus qui protège les Hommes : le Droit. Le problème est que cette protection à accorder à cet Homme est toujours demeurée ignorée de la communauté humaine. Cet Homme n'a alors jamais été inscrit dans le Droit. Or, tout Homme non protégé s'expose inévitablement aux atteintes des autres Hommes. Théoriquement, cette lacune, cette absence de protection représentait donc, depuis toujours, un risque pour l’Homme à venir, le risque qu'il soit décidé de le priver d'être.

N'étant pas protégé juridiquement, le respect de cet Homme dépendait alors de conditions extérieures à sa propre reconnaissance juridique. Sur ce point, il est à noter que celui que nous sommes destinés à être pourra être là demain car celui que nous sommes aujourd'hui est protégé (interdiction de le tuer). C’est une bonne chose. La protection de celui qui est comble l’absence de protection de celui qui n’est pas encore. Sauf qu’il y avait ce cas particulier - tout serait trop simple sinon - pour lequel à l'Homme à venir n'est pas à l’instant présent quelqu'un (ou du moins, pas reconnu comme tel) : le cas de l'embryon. Le risque était que, faute d'avoir compris, ne voyant pas quelqu’un dans l’embryon, on décide de se reconnaître le droit de le détruire et donc le droit de disposer de celui qu'il est à l'avenir.

Il fallait cependant qu’il y ait une raison à vouloir détruire l’embryon. Il était alors écrit que l’émotion, le désarroi, les craintes suscités par la venue d'un enfant non désiré auraient de quoi légitimer une telle demande. La raison qui devait amener l’Humanité à se reconnaître le droit de tuer l’embryon se trouvait du côté même de cet enfant qu’elle ne sait pas considérer. Il était, lui, sa présence à l’avenir, les troubles liés à celle-ci, la cause même qui le condamnait. Tant qu'elle demeurait dans l’ignorance du Droit à accorder à cet enfant, ne sachant que trop le craindre s’il n’arrive pas au bon moment, la société était comme programmée à se reconnaître le droit de le priver d'être. Il suffisait d'attendre que les grossesses non-désirées s'accumulent, que les réclamations, les demandes de légalisation, se fassent de plus en plus pressantes et que le projet de loi finisse alors par être mis à l'ordre du jour. Ce jour-là, les députés répondant négativement à la question Erronée, la loi sur l'avortement devait être prise et la violation du 1er des Droits de l'Homme, celui pour lui d'être, d'exister, devenait un droit reconnu à tout citoyen.

Tant que l'Erreur demeurait, un risque planait et le problème est que la légalisation de l’avortement s’est présentée en Assemblée avant que ce nouveau Droit à reconnaître à l'Homme ne soit présenté à cette même Assemblée. Le jour où la loi fut prise se concrétisait alors la tragique et inévitable finalité à laquelle devait amener cette absence de Compréhension : en plus de manquer de protéger l'Homme à venir, la loi offrait à chacun le droit de décider du sort de cet Homme.

- Schéma : La Justice a statué :

« L’Assemblée a statué :

Ce n’est pas un Homme > Ce n’est pas condamnable.

Ce n’est pas condamnable > C’est un droit ! »

- lllustrations judiciaires de la Compréhension actuelle de l’HD appliquée au cas de l’embryon et du foetus :

La Justice statue sur l’embryon (foetus) non pas à partir de son devenir, mais à partir de ce qu’il est. Des décisions de Justice sont ici proposées afin d'illustrer combien ce positionnement erroné est communément partagé.

> IIIa s

Bilan et transition :

Actuellement, aucun Droit ne repose ni au-dessus de l'embryon, ni au-dessus de l’Homme à venir. Or, s'il n'y a aucune reconnaissance d'un « Droit à… », inévitablement il y aura la reconnaissance d'un « droit sur… ». Tout au contraire, la reconnaissance d’un « Droit à... » vient tout bouleverser et d’un « droit sur… » créer des « obligations / Devoirs envers… ».

- La Compréhension actuelle de l'Homme à protéger et le cas de l'embryon :  

A t0, pas d'Homme >
pas d'Homme sous la protection du Droit >
pas de Droit à respecter.

- La nouvelle Compréhension de l'Homme à protéger et le cas de l'embryon :

A t à venir, un Homme >
un Homme sous la protection du Droit >
un Droit à respecter.

Aujourd'hui, l’Humanité est invitée à comprendre que la réponse à la question de l’embryon (le tuer ou ne pas le tuer ?) réside dans l’Homme qu'il est destiné à être :

> IIIB